Nous ne chanterons plus sous les clochers
du Quartier de l' Est, les jupes des filles,
que le vent soulève, ne provoqueront
plus les applaudissements des fous,
la saveur des roses aura passé depuis
longtemps, le Lundi aura dévoré tout cru
le reste de la semaine, les machines
douteront de leurs poumons d' acier,
moi je continuerais à pêcher des bouts
de fil de fer et de vieux crochets
aux abords de la maison du désert.
Nous ne croiserons plus de coeurs vivants,
les langues des dragons et celles du feu
ne délivreront plus aucune chaleur,
nous n' éclaterons plus de rire en voyant
que la Lune verte a oublié son porte-monnaie
près d' une machine à sous, nous ne
boirons plus de la savoureuse huile rouge
de la conquête, moi je continuerais à récolter des
astres et des racines sur le sol des académies,
les pieds nus, avec des rouages en porcelaine
dans la voix.