mercredi 6 mars 2024

Lecture du silence.



Avec un filet de sel courant sous 
mes pieds nus, et un morceau de craie, 
un miroir et une hirondelle morte 
dans les yeux, 
je cherchais à retrouver la première parole 
que la foule prononça.
J' avais questionné tous les morts du monde
- aucun d' eux ne savait où se superposent les
rêves sacrés de l' ambre.

Je me suis approché du tableau sur le mur.

Un drap de paupières recouvrait les

têtes des chevaux tombées dans la tranchée.

Je me tenais debout devant un sacrifice 

d' applaudissements et de masques rongés

par le sang des cosmétiques.


Malgré la nuit du lit, malgré les racines

écrasées par les raisins de diesel, l' ombre 

résistait et se contorsionnait au coeur des 

caméras afin de mordre leur mousse, sans cri, 

sans lumière aucune. Silence, toujours du

silence, comme un tombeau de glaïeuls

pétrifiés. Ma poitrine parlait. Ma bouche avait 

lié son empreinte à celle du métal.