mardi 24 juin 2025

Eloge d' "Appear Disappear" des Young Gods.



Ceci est un aparté - le lecteur
sera assez bienveillant pour ne
pas m' en tenir rigueur, même
si cet aparté brise en apparence
la supposée "continuité de ton"
du présent blog
Mais il s' agit de quelque chose 
d' important : la publication, il y a
quelques jours à peine, d' un
album musical qui fait la part belle
à la poésie et exprime à mon sens
toute la puissance qui se dégage
d' un compagnonnage entre la poésie
et le... rock n' roll.
L' album se nomme "Appear
Disappear". Il est sorti le 14 Juin. 
Il s' agit du dernier album des 
"YOUNG GODS".
Chacun des titres en question est une
bataille que la poésie, alliée au rock n'
roll, livre au monstre. C' est sans merci,
sans compromis, sans négociation.
Dans "les rues vides à craquer" les
drones tournent, en accomplissant leur
sinistre besogne. Blackwater est là, la
mort aux dents. "Tu en ami du temps"
chantent les Young Gods. 
C' est hypnotique, c' est fascinant, 
c' est beau et sombre, ça sonne, ça
pleure et ça prie, c' est la poésie qui
vient percuter le rock n' roll.

A moins que ce ne soit le contraire ... 

dimanche 22 juin 2025

Le laboratoire.



La scientifique étudiait
la cristallisation de la cendre
avec des yeux fermés
par des arcs en ciel.
Dans le silence du laboratoire
croissaient de petits singes
tristes, à la bouche pleine d'
arithmétique, et ce silence
mangeait les petits animaux
des balustrades et fouettait
les miroirs de son soleil ébahi. 
Sous les néons se blotissaient
l' eau multiple et les mensonges 
des métaux encastrés. 
La technique des images 
molles s' élaborait ici, entre
ses murs. C' était une 
technologie appelée dans
un futur proche à avaler
le monde d' une bouchée. 
Le laboratoire gisait dans
l' ovale absolu des artères 
et des fruits sauvages
à la chair blanche.

vendredi 20 juin 2025

Dans mes chaussures.



Si je t' avais reconnue
dans la rue,
si je t' avais reconnue
à temps, 
j' aurais fait demi-tour 
dans 
mes chaussures. 
Je me suis toujours 
demandé pourquoi 
le passé ne veut 
pas me laisser 
en paix ? 
Qu' il me laisse 
en paix
jusqu' à ce que 
je devienne 
aussi simple 
qu' un mouchoir
de poche, 
aussi docile 
qu' un doigt 
de craie blanche !
Alors, je pourrais 
te reconnaître 
dans la rue, 
te reconnaître
sans que 
mon coeur
ne tombe 
tout à coup
au plus bas, 
dans 
mes chaussures.

mercredi 4 juin 2025

La peau des animaux.



La peau des animaux
est brûlante de fièvre.
Leurs yeux me regardent, 
me regardent passer, 
au milieu des marguerites
et des blés. 

Leur peau est respiration
mêlée de chaux. 
Il n' y a pas de saison
pour les animaux, 
pas d' impatience
sur leurs  cols, 
entre blés et tournesols.